1998
Domaine national de Chambord
Il s’agissait d’amener le public à visiter non seulement le célèbre château de Chambord, mais aussi le parc muré qui l’environne – le plus important d’Europe – comprenant une riche faune de grands gibiers et classée « chasse présidentielle ». Les deux tiers de ce site étaient interdits d’accès : le public devait pouvoir se promener dans les zones autorisées sans buter constamment sur ces zones interdites. Avec le paysagiste Jacqueline Osty, un travail « d’orientation naturelle » est mis en place : la création de chicanes pour casser des perspectives, de fossés et d’espaces reboisés d’un côté, d’ouvertures dans la forêt de l’autre, permet de limiter l’intervention signalétique réelle. La signalétique, très présente aux entrées du domaine, devient plus discrète au delà de cette limite. Ce marquage fort à la frontière du territoire sur les différentes routes départementales qui traversent le site, permet d’indiquer le comportement général à suivre tant que l’on se trouve dans ce périmètre. Il permet à l’automobiliste de percevoir le caractère exceptionnel du site et également de supprimer la quasi-totalité des panneaux d’interdiction et de circulation qui polluaient visuellement le parc jusqu’alors. Inspiré par des artistes du Land Art tels que Richard Serra ou Donald Judd, le choix s’est porté vers des supports aux formes géométriques simples et compactes plutôt que vers du mobilier très dessiné, vers un matériau brut tel le béton plutôt que le bois. La surface lasurée de ces objets, l’absence de piètements et la logique de leur forme les rends en quelques sorte naturels.